ANZAR – ConfĂ©rence sur l’Eau
Maghreb Economic Forum – Think-and-Do Tank
La pĂ©nurie dâeau face Ă lâincertitude:
Un dialogue multilatĂ©ral pour une meilleure gestion de lâeau et une hydro-diplomatie innovante pour la rĂ©gion du Maghreb
Anzar: est un Dieu de la mythologie berbĂšre dans le Maghreb. Câest le dieu de la pluie et de l`eau, qui y tenait un rĂŽle prĂ©pondĂ©rant, comme c`Ă©tait le cas de tous les dieux de la pluie dans les mythologies mĂ©soamĂ©ricaine, grecque, romaine et Ă©gyptienne.
- Plan dâaction mondial pour lâeau, paix et coopĂ©ration.
- Pratiques optimales, technologies abordables et potentiel pour une coopĂ©ration internationale et partenariat dans la gestion de lâeau et lâhydro-diplomatie.
- Financement pĂ©renne des infrastructures dâeau.
- Partenariat efïŹcace et inclusif ciblant prioritairement les plus vulnĂ©rables.
Contexte
Lâeau est lâun des Ă©lĂ©ments primordiaux pour nos vies quotidiennes. Depuis 2010, elle est reconnue par les Nations Unies comme lâun des droits de lâhomme. Sans elle il nây aurait aucune vie possible. Elle est essentielle Ă notre vie et notre santĂ© et notre hygiĂšne. Programme de dĂ©veloppement durable Ă lâhorizon 2030 comprend un objectif spĂ©ciïŹque dĂ©diĂ© Ă lâeau (ODD 6) qui vise Ă garantir lâaccĂšs de tous Ă des services dâalimentation en eau et dâassainissement gĂ©rĂ©s de façon durable. Remplir lâObjectif 6 reprĂ©senterait un pas important vers la rĂ©ussite dâune large partie du programme y compris ceux liĂ©s Ă la rĂ©duction de la pauvretĂ©, la sĂ©curitĂ© alimentaire, la bonne santĂ© et bien-ĂȘtre, lâĂ©galitĂ© entre les sexes, lâĂ©nergie et la prospĂ©ritĂ© Ă©conomique et la protection de lâenvironnement. La pandĂ©mie de COVID-19 a dĂ©montrĂ©, en outre, lâimportance cruciale de lâassainissement, de lâhygiĂšne et dâun accĂšs adĂ©quat Ă lâeau potable.
Plus la population mondiale augmente, plus la demande en eau croĂźt. La consommation des rĂ©serves mondiales de lâeau douce a Ă©tĂ© multipliĂ© par six les cent derniĂšres annĂ©es et continue de croĂźtre Ă un taux de 1% par an depuis les annĂ©es 80 (Rapport mondial des Nations Unies sur la mise en valeur des ressources en eau 2021). La croissance dĂ©mographique, le dĂ©veloppement Ă©conomique et les nouveaux modes de consommation sont Ă lâorigine de cette consommation grandissante de lâeau. Lâagriculture est de loin le plus grand consommateur dâeau, puisque 69 % des prĂ©lĂšvements mondiaux lui sont imputables, les prĂ©lĂšvements Ă des ïŹns industriels reprĂ©sentent 19% et les autres 12% par les municipalitĂ©s (Rapport mondial des Nations Unies sur la mise en valeur des ressources en eau 2021).
Bien que seulement 0,3% du volume total de lâeau douce est utilisable, les experts insistent sur le fait quâil y a assez dâeau pour subvenir aux besoins de tout le monde si on arrive Ă assurer une rĂ©partition plus Ă©quitable. Ce nâest malheureusement pas le cas. En effet, quelque 2,2 milliards de personnes vivent dans des pays en situation de stress hydrique (Nations Unies 2018) qui est mesurĂ© en faisant le rapport entre le besoin en eau et les ressources disponibles. Environ 1,6 personnes supplĂ©mentaires sont confrontĂ©es Ă une pĂ©nurie dâeau de type Ă©conomique due au manque dâinfrastructures nĂ©cessaires pour extraire lâeau des ïŹeuves et des nappes phrĂ©atiques (Rapport mondial des Nations Unies sur la mise en valeur des ressources en eau 2021). De meilleures mĂ©thodes dâĂ©valuation et de gestion des ressources dâeau sâimposent en toute urgence. En outre, pour assurer la durabilitĂ© de ces ressources et rendre lâaccĂšs universel, les dĂ©cideurs politiques doivent suivre une approche structurĂ©e aïŹn de gĂ©rer de maniĂšre efïŹcace les diverses prioritĂ©s, prĂ©server les droits des populations et promouvoir lâapplication de meilleures pratiques agricoles et industrielles dans lâutilisation des rĂ©serves dâeau.
Avec plus de 275 bassins transfrontaliers sur notre planĂšte, une approche intĂ©grĂ©e de la gestion de lâeau devient un facteur essentiel pour la prĂ©servation de la biodiversitĂ© des eaux douces et pour des Ă©cosystĂšmes sains et productifs. Environ 40 % de la population mondiale vit dans des bassins ïŹuviaux et lacustres qui sâĂ©tendent sur deux pays ou plus, et plus de 90 % de cette population vit dans des pays partageant des bassins. En raison de la complexitĂ© du partage de lâeau entre les Ătats, de nouvelles mĂ©thodes dâadministration et de diplomatie de lâeau sont nĂ©cessaires.
La Convention sur la Protection et lâUtilisation des Cours dâEau transfrontiĂšres et des Lacs Internationaux est un unique instrument juridique international et une plateforme intergouvernementale visant Ă faciliter la coopĂ©ration internationale et assurer une utilisation durable des ressources dâeau que nous partageons. En 2016, les Parties Ă la Convention lâont amendĂ©e aïŹn de permettre son adhĂ©sion par tous les Etats membres des Nations Unies hors de la rĂ©gion de la CEE-ONU.
La complexitĂ© et lâintensiïŹcation des effets du rĂ©chauffement climatique et de la pollution ont rendu beaucoup plus ardus les enjeux transfrontaliers. Le changement climatique pourrait nous induire des Ă©pisodes de sĂ©cheresse, dâinondations et de catastrophes naturelles plus frĂ©quentes, accentuer la variabilitĂ© saisonniĂšre et crĂ©er des irrĂ©gularitĂ©s et des incertitudes dans lâapprovisionnement de lâeau, aggravant ainsi les problĂšmes liĂ©s au stress hydrique. Dâautant plus, la pollution pourra exacerber ce phĂ©nomĂšne puisquâenviron 80% des eaux usĂ©es produites par les industriels et les municipalitĂ©s sont rejetĂ©es dans lâenvironnement sans traitement, ce qui a des effets nĂ©fastes sur la santĂ© humaine et les Ă©cosystĂšmes. Face Ă ce contexte, nous devons recourir Ă lâhydro-diplomatie, favoriser le dialogue entre les diffĂ©rents pays et aider Ă transformer les conïŹits liĂ©s Ă lâeau en coopĂ©ration et consolidation de paix.
Dans la rĂ©gion du Maghreb ; lâAlgĂ©rie, le Maroc, la Tunisie et la Lybie ont beaucoup investi dans des projets de dĂ©veloppement de lâeau au cours des derniĂšres dĂ©cennies pour face aux graves problĂšmes dâapprovisionnement de lâeau assaillis par un climat aride et semi-aride et des prĂ©cipitations irrĂ©guliĂšres et extrĂȘmement variables. Les barrages, les canaux, les puits, les projets dâirrigation et les systĂšmes de distribution dâeau ont tous Ă©tĂ© dĂ©veloppĂ©s confĂ©rant des rĂ©sultats constatĂ©s intĂ©ressants. Entre 1970 et 1990, la superïŹcie irriguĂ©e a pratiquement doublĂ© et la quasi-totalitĂ© des citadins des pays du Maghreb, ainsi quâune bonne partie de la population rurale tunisienne, ont pu avoir accĂšs Ă de lâeau potable. Toutefois, aujourdâhui les ressources en eau au Maghreb sont Ă peine sufïŹsantes pour rĂ©pondre Ă une demande toujours croissante. La population en constante augmentation, la production agricole, lâindustrie et le tourisme sont des grands consommateurs dâeau. Lâeau de la pluie, les eaux souterraines et de surface sont distribuĂ©es de maniĂšre inĂ©gale. Cette inĂ©galitĂ© est coĂŻncidĂ©e par une baisse des prĂ©cipitations et une augmentation des sĂ©quences sĂšches. Les modes actuels dâutilisation et de prĂ©lĂšvement de lâeau sont loin dâĂȘtre durables. Ainsi, les trois pays du Maghreb nâont quâĂ rompre avec les anciennes pratiques et adopter une approche holistique, Ă©conomiquement, socialement et Ă©cologiquement plus saine. En effet, les tensions politiques liĂ©es Ă lâeau sont axĂ©es sur lâexploitation du SystĂšme AquifĂšre du Sahara Septentrional (SASS) (Nappe Albienne) qui relie la Libye, la Tunisie et lâAlgĂ©rie, lâexploitation des eaux dâOued Majreda entre la Tunisie et lâAlgĂ©rie, et les tensions politiques entre le Maroc et lâAlgĂ©rie qui compromet tous les efforts dans la lutte contre le rĂ©chauffement climatique. Toutes ces tensions autour de lâeau mettent en exergue lâimportance de la mĂ©diation, la rĂ©solution des conïŹits et la coopĂ©ration bi/multilatĂ©rale.
Ressources en eau en Tunisie
La Tunisie se dĂ©marque par lâun des taux dâaccĂšs Ă lâeau et Ă lâassainissement les plus Ă©levĂ©s en Moyen-Orient et en lâAfrique du Nord. LâaccĂšs Ă lâeau potable est devenu quasi total, atteignant 100 % en milieu urbain et 94 % en milieu rural. Le pays dispose dâenviron 4,6 milliards de m3 dâeau mobilisable : 60% coule en surface, 40% est souterraine, mais 80% des ressources en eau se trouvent dans le nord du pays et 70% de ses eaux souterraines sont dans le sud. Chaque Tunisien dispose thĂ©oriquement de 450 m3/an sachant que Le seuil le plus bas « Stress hydrique » est communĂ©ment ïŹxĂ© au niveau de 500 m3/an/habitant. En raison de son climat aride/semi-aride, les ressources en eau de surface se font de plus en plus rares dans le sud du pays, mais la rĂ©gion cĂŽtiĂšre du nord a des prĂ©cipitations et des ressources en eau de surface relativement abondantes. Les eaux souterraines sont la principale source dâeau â des eaux souterraines peu profondes, renouvelables et profondes, souvent non renouvelables.
More than 75% of groundwater is used by agriculture; the rest is mainly for domestic supply. Uncontrolled overexploitation of groundwater, mainly for irrigation by small farmers, is causing overexploitation of aquifers in some areas.
DESCRIPTION
En prenant pour base une large diversitĂ© dâenjeux posĂ©s par lâeau comme une ressource naturelle, un bien commun et un Ă©lĂ©ment crucial pour le dĂ©veloppement Ă©conomique et social, cette rencontre rĂ©unira tous les principaux acteurs autour de la problĂ©matique de lâeau dans le monde, dans le Maghreb et en Tunisie. Des experts nationaux et internationaux, des universitaires, des reprĂ©sentants des consommateurs, de la sociĂ©tĂ© civile, des autoritĂ©s locales, du secteur privĂ©, ainsi que des reprĂ©sentants des pouvoirs publics ; devront apporter des Ă©lĂ©ments de rĂ©ponse aux questions de gouvernance, de ïŹnancement, dâinfrastructure, de technologie, dâamĂ©nagement du territoire ainsi quâaux enjeux politiques.
Cet Ă©vĂ©nement est destinĂ© Ă ĂȘtre lâun des Ă©vĂ©nementsles plus pluralistes et les plus inclusifs dans les domaines de la gestion et lâexploitation des ressources en eau et offrira une comprĂ©hension exhaustive de la situation internationale, rĂ©gionale et nationale actuelle, mais aussi des solutions innovantes et concrĂštes aux applications pratiques de la gestion des ressources en eau, en utilisant notamment de lâintelligence artiïŹcielle. Plus prĂ©cisĂ©ment, cet Ă©vĂ©nement examinera quelquesolutions fournies par la littĂ©rature scientiïŹque pour assurer une gestion durable des ressources en eau. Par exemple, dans son rapport sur la sĂ©curitĂ© hydrique au Moyen-Orient et en Afrique du Nord sorti en 2017 , la Banque Mondiale estime quâil est possible dâamĂ©liorer la durabilitĂ© et lâefïŹcience de la gestion de lâeau dans la rĂ©gion tous ses pays afïŹchent une volontĂ© de collaborer pour mettre en Ćuvre les bonnes solutions.
- Utiliser (ou perdre) moins dâeau, pour rĂ©duire la demande
- Parmi les stratĂ©gies de gestion de la demande figurent la perception de redevances au titre des services dâeau et lâĂ©tablissement dâune tariïŹcation en fonction du degrĂ© de pĂ©nurie, qui encourage les Ă©conomies dâeau ; des incitations et des technologies permettant dâaccroĂźtre la productivitĂ© et lâefficacitĂ© des ressources en eau ; la limitation des pertes et des fuites.
- RĂ©affecter lâeau pour ajuster la demande
- Au nombre des rĂ©glementations et des instruments du marchĂ© ïŹgurent la planiïŹcation et lâĂ©tablissement de lâordre de prioritĂ© des utilisations des ressources en eau ayant une valeur ajoutĂ©e en mĂȘme temps que lâapplication de mesures de sauvegarde pour assurer lâĂ©quitĂ© sociale et la stabilitĂ© ; les droits, les subventions et les politiques de tariïŹcation de lâeau ; lâapplication de rĂ©glementations pour limiter une surexploitation non planiïŹĂ©e.
- Fournir (créer) davantage de ressources en eau pour répon- dre à la demande
- Parmi les mesures qui peuvent ĂȘtre prises au niveau de lâoffre ïŹgurent la constitution dâun portefeuille diversiïŹĂ© de ressources en eau conventionnelles et non conventionnelles ; lâutilisation coordonnĂ©e dâeaux de surface et dâeaux souterraines ; la capture des eaux de pluie, le recyclage et lâutilisation des eaux usĂ©es.
OBJECTIFS
LâĂ©vĂ©nement est un lieu de rencontre pour partager des expĂ©riences, favoriser les Ă©changes et prĂ©senter de nouvelles connaissances, des rĂ©sultats de recherche et les nouveaux dĂ©veloppements dans le domaine de la gestion de lâeau.
Ce dĂ©bat, orientĂ© vers la recherche de solutions, sera articulĂ© autour dâun panel multisectoriel qui permettra de :
- Comprendre lâimportance de la rĂ©silience Ă lâeau et le rĂŽle crucial de lâhydro- diplomatie.
- Exposer la situation actuelle de la gestion des ressources dans le Maghreb, les dĂ©ïŹs transfrontaliers et lâimportance de la coopĂ©ration rĂ©gionale sur le plan politique pour une stratĂ©gie gagnant-gagnant.
- Evaluer les politiques publiques en matiĂšre dâexploitation et de gestion des ressources en eau en Tunisie et de mettre en lumiĂšre les dĂ©ïŹs Ă surmonter.
- Comment gĂ©rer les prioritĂ©s concurrentes et mettre un place un accĂšs Ă©quitable Ă lâeau pour les besoins domestiques et Ă©conomiques.
RĂSULTATS ATTENDUS
- Provoquer une prise de conscience sur les problĂšmes de lâeau chez les dĂ©cideurs politiques de haut niveau, les organismes gouvernementaux, les autoritĂ©s de bassins hydrographiques, les diffĂ©rents consommateurs et la sociĂ©tĂ© civile.
- Une feuille de route pour une coopĂ©ration rĂ©gionale et internationale renforcĂ©e et Ă©largie Ă lâeau.
- Un plan fructueux pour attirer les investissements pĂ©rennes dans lâapprovisionnement en eau, les infrastructures dâassainissement et des eaux usĂ©es dans le Maghreb.
- Un plan dâaction du MEF pour 2022-2023 pour promouvoir une meilleure gestion des rĂ©serves dâeau et une hydro-diplomatie innovante.
PROGRAMME
8:30-9:00 | Accueil des participants et distribution du communiqué de presse |
9:00-9:15 | Mot de Bienvenue |
9:15-9:30 | GĂ©opolitique de l’eau: Enjeux & StratĂ©gies |
9:30-10:00 | La Question de lâEau au Maghreb |
10:00-10:30 | Diplomatie de l’Eau |
10:30-11:30 | Besoins : Population, Agriculture, Industrie, Energie, Environnement |
11:30-12:00 | Financement & Infrastructure |
12:00-12:30 | Etat de l’Art : Technologie & Innovation |
12:30-13:00 | Cas de la Tunisie : Est-ce qu’on manque d’eau ? |
13:00-13:15 | Conclusion et recommandations |
13:45 | Remerciements & Invitation au Cocktail de réseautage |
INVITĂS eT INTERVENANTS
Organisation des Nations Unies
Gouvernement Tunisien
MinistĂšre de l’Agriculture, des Ressources Hydrauliques et de la PĂȘche
MinistĂšre de lâindustrie
MinistĂšre du Tourisme
Institut Arabe des Chefs d’Entreprises IACE
Union Tunisienne de lâIndustrie, du Commerce et de lâArtisanat UTICA
Confédération des Entreprises Citoyennes de Tunisie CONNECT
Institut National Agronomique de Tunisie (INAT)
Ecole Nationale d’IngĂ©nieurs de Tunis (ENIT)
Ăcole SupĂ©rieure des IngĂ©nieurs de Ăquipement Rural de Medjez El Bab (ESIM)
SONEDE
STEG
SociĂ©tĂ© d’Exploitation du Canal et des Adductions des Eaux du Nord (SECADENORD)
OfïŹce de Topographie et Cadastre
Institut National de la Statistique (INS)
Groupe Chimique Compagnie des Phosphates de Gafsa (CPG)
Observatoire Tunisien de l’Eau